Que dit le droit musulman d’une personne qui souffre de maladies chroniques telles que le diabète et les maladies cardiaques. Doit-elle jeûner sachant que cela est accompagné de grandes difficultés, ou peut-elle ne pas le faire. Donnez-nous l’avis relatif à ce cas.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il ne fait aucun doute que les maladies diffèrent dans leur gravité et que certaines influencent le jeûne alors que d’autres pas. Par conséquent, le malade, pendant le jeûne, se trouve dans différents cas :
Le premier : le jeûne n’a pas d’impact sur lui. C’est le cas concernant la personne qui souffre d’une grippe légère, d’une migraine légère, de douleurs dentaires, etc. Ce malade n’est pas dispensé du jeûne et il doit l’accomplir.
Le deuxième cas : il est difficile pour le malade de jeûner, mais il ne lui cause aucun préjudice. Son jeûne est détestable (Makrûh), et on lui recommande de le rompre (Sunna).
Le troisième cas : le jeûne est difficile pour le malade et qu’il peut lui causer préjudice, tel que le malade qui souffre d’insuffisance rénale, de diabète, etc. Il lui est alors interdit de jeûner et s’il jeûne, les avis divergent quant à savoir si son jeûne est rétribué ou non. Certains disent qu’il en est rétribué et d’autres qu’il ne l’est pas. Ce dernier avis est celui qu’a choisi Ibn Hazm, qu'Allah lui fasse miséricorde, en arguant du fait que le malade n’a pas, dans ce cas-là, accepté la dérogation qu’Allah lui a donnée consistant à ne pas jeûner.
Ainsi, celui qui est éprouvé par une maladie chronique a l’obligation de ne pas jeûner et si le jeûne peut lui causer un préjudice notable il lui est interdit de le faire. Nous implorons Allah de guérir les malades musulmans et de les protéger.
Quant au fait de rattraper les jours de jeûne manqués, il faut préciser : celui qui est atteint d’une maladie curable doit rattraper les journées de jeûne manquées, en vertu du verset d’Allah, exalté soit-Il, (sens du verset) :
« Celui d’entre vous qui, malade ou en voyage, aura été empêché de l’observer devra jeûner plus tard un nombre de jours équivalant à celui des jours de rupture […] » (Coran : 2/184)
S’il est atteint de maladie incurable, il n’est pas obligé de rattraper les journées de jeûne manquées, mais il doit payer une compensation qui est d’offrir un Mudd d’aliments à un pauvre pour chaque jour de jeûne non observé.
Et Allah sait mieux !